Mon esprit divin : "- Regarde, écoute, savoure la joie que tu éprouves en dégustant cette madeleine."
Mon égo : "- Fais gaffe tout de même à ne pas te prendre pour Proust avec ta madeleine, aussi esprit divin sois-tu !"
Mon esprit divin : "- Et quand bien même je me prendrais pour Proust, il faut célébrer toute joie, toute grâce, toutes peines parce qu'elles te démontrent ta propre vie à tout instant."
Mon égo : "- Les joies, les moments de grâce... certes... mais pourquoi admettre et célébrer mes peines ? Elles me rendent moins belle et il est de bon ton de ne montrer aux autres (comme à soi-même) que nos instants de bonheur et de s'en gausser et de s'en goinfrer (comme d'un plein paquet de madeleines) !"
Mon esprit divin : "- Mon égo, tu t'égares ! Chaque joie peut avoir pour revers une ou deux peines, et tourner le dos à ses peines, ne pas les regarder et en accueillir les émotions te fera exploser... ou plus précisément imploser sur toi-même ! Tu ne seras plus alors qu'un trou noir absorbant sans discernement tout événement de la vie en lui ôtant son précieux et ses aspérités. Tu seras fade... comme jamais une madeleine ne l'a été !"
Mon égo : "- Tu es chiant mon esprit divin, tu crois tout savoir alors que c'est moi qui sais ! Bouffe tes madeleines et moi, je retourne me regarder dans un miroir. Je ne suis pas Proust... mais je suis belle !"
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