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Farce cosmique



Le 24/11/2019


Voilà...

Depuis 6 mois je suis malade, héroïne malgré moi d'une ineffable farce cosmique.

Tout le monde ne le sait pas et même pour ceux qui le savent j'ai besoin d'écrire des choses, ici.

Un virus assez banal est tombé en amour pour moi, il m'a trouvée fatiguée par plusieurs années d'auto-acharnement vital (c'était comme ça, il fallait que j'y passe...). Il s'est installé dans tout mon organisme et a foutu le bordel dans mon métabolisme.

Au début, les docteurs disaient que c'était pas grave, que ça allait passer... et puis ça continuait. Alors, j'ai changé de docteurs et là, j'en ai eu de plus en plus... avec le planning de la shoppeuse de Rachida Dati.

Des docteurs, des professeurs, des analyses, des examens, plein d'analyses, plein d'examens.

J'ai eu très chaud, j'ai eu très froid, je ne me suis jamais autant changé de ma vie ! La fatigue faisait partie intégrante de ma vie depuis des mois et là elle est devenue éclatante, éblouissante... comme si je payais le débit d'énergie entamé depuis si longtemps.

J'ai eu mal, mal partout, pas une partie du corps qui ne fait pas mal. Je n'ai eu droit à aucun traitement et, quand enfin on m'en a donné, chaque traitement a eu des effets secondaires qui sont les mêmes que les symptômes de la maladie... (j'en suis même à me demander s'ils ne choisissent pas les traitements spécifiquement pour me coller la nausée !).

J'ai subi, un long moment... puis j'ai réalisé que mon énergie n'était plus là... alors depuis, je lutte.

Depuis, je prends au maximum sur moi.

Je fais mes exercices avec les kinés, sans les kinés, je marche, je vais nager les longueurs que je peux faire, avec des palmes c'est plus rigolo !

Certains jours, je laisse aller... il faut que je trouve le bon équilibre... ne pas trop forcer et ne pas arrêter. Difficile à faire d'autant que je dois m'adapter à de nouvelles données de manière incessante depuis 6 mois... mais bon, je vais y arriver. Il suffit d'être une bonne "patiente"... et globalement... on a plutôt tendance à me dire que je suis bonne... (Oui, même des types que je connais pas me le disent dans la rue que je suis bonne !).

J'ai bien compris maintenant que ça va être très long, bien plus que ce que je ne l'imaginais. Je sais que je sortirai pas de là inchangée... mais après tout, de quelle journée sortons-nous inchangés ?

Alors là où j'en suis aujourd'hui ?

J'ai un traitement commencé depuis peu qui est difficile, comme les autres.

J'ai le vertige aussi, depuis le début (et même avant).

J'avance ivre dans la vie, du matin au soir et du soir au matin... sans alcool, sans drogue... juste l'ivresse.

Je suis fatiguée épuisée éreintée, c'est flippant de se dire qu'on peut rester coincé comme ça...

Je me soigne, j'ai des alliés qui font tout pour me soigner.

Je me donne le temps, je suis avec moi, j'ai besoin de moi.

J'ai mes amours aussi autour de moi, les autres, ceux que j'aime et qui je le sais sont présents... et s'inquiètent pour moi.

Ne vous inquiétez pas, je suis comme du chiendent, cette herbe rustique et increvable, cette ligneuse qui a besoin de liens pour être libre.

Si je ne réponds pas, si je suis absente, ne m'en tenez pas rigueur.

Je me concentre sur moi pour découvrir ce que je vais devenir, quelle forme je vais prendre, quel chemin je vais prendre et je sais que je suis loyale, que je reviens toujours.

Il y a des jours avec et des jours sans, c'est comme ça.

Mais ce que je vis est là et j'en profite pour m'observer, pour prendre le temps d'être moi, de vivre chez moi et de me cuisiner des cookies aux fruits confits parfois.

Il va bien advenir quelque chose de drôle de tout ça bordel !


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