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Photo du rédacteurCécile écrit parfois

Partition de fin d'été

Dernière mise à jour : 23 sept. 2021



Depuis toute petite, j'ai toujours été attentive et admiré les petites choses qui déroulent les saisons.

L'arrivée de l'été en est le plus marquant : de l'allongement de la durée des jours, à l'apparition du crissement des grillons, aux parfums des fleurs et des herbes coupées, aux senteurs de la terre chaude mouillée par un orage d'été, jusqu'à ce qu'arrivent de nouvelles odeurs, presque insaisissables, qui annoncent et signalent que la saison va de nouveau changer... la fin de l'été.

Ce moment où les hirondelles migratrices se regroupent, écrivant sur les lignes électriques la partition du temps qui avance, je l'ai toujours abordé avec une nostalgie sereine, une évidence de la fin des beaux jours qui annonce certes le froid et la pluie, mais aussi la soupe chaude qui réconforte, les plats plus consistants, le feu de cheminée qui me fait tant défaut depuis que je vis en ville et les arômes de l'automne et de l'hiver que je perçois aussi ici, loin des forêts, ce qui prouve bien qu'en moi demeure ma part animale, dans ce monde factice de béton.

Je les ai observées tous les ans les hirondelles quand elles se regroupaient, je regardais jour après jour si elles étaient plus nombreuses, plus agitées, plus en discussions de trilles et de pépiements.

Parce qu'en vrai, petit à petit, plus le départ s'approche, plus elles sont nombreuses, elles finissent par devenir silencieuses, semblant se concentrer pour le grand voyage à effectuer.

Jusqu'à être regroupées en silence.

Et un jour, elles ne sont plus là.

Elles ont pris la route pour des climats plus cléments, attendant au chaud de revenir nicher là où elles sont nées.

Alors, je savais que le bois devait être rentré, qu'il était temps de se préparer à des journées plus courtes et que le froid serait bientôt là, désagréable par certains aspects, mais éphémère, parce que bientôt remplacé par de nouvelles effluves qui annoncent le retour des hirondelles et le prochain printemps... et le prochain été.

Les hirondelles écrivent ainsi la chanson de la fin de l'été, pour qui sait les regarder autant que les écouter.

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1 Comment


philipvnmll2
philipvnmll2
Nov 24, 2021

Tiens pour cette odeur de la terre après la pluie j'ai appris il y a peu qu'il y a un mot: le périchor alors le perichor en perigord ça péte!

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