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Photo du rédacteurCécile écrit parfois

Zinzinland 7 : Vers le dehors



Le 16/11/2020


Voilà.

Aujourd’hui je sors.

Aujourd’hui je retrouve ma liberté d’aller (enfin… presque... au vu du confinement du dehors...).

Certains auront pu penser que j’ai fait preuve d’une forme d’impudeur ou d’indécence à raconter ainsi cette expérience, ceux-là je les rassure : je suis très loin d’avoir tout raconté.

Mon impudeur n’est que partielle et j’ai souhaité partager un parcours de soin encore méconnu des généralistes, des psychologues et des psychiatres qui sont nos interlocuteurs quand il nous arrive d’avoir un gros coup de mou.

Je ne vous ai pas tout montré des différents outils utilisés pour moi : la TDCS (séances quotidiennes de stimulation électrique transcrânienne, ça pique un peu mais ce n’est pas douloureux), l’autohypnose et surtout la méditation (qui a un effet « d’allumage » général du cerveau qui renforce et stabilise les effets mécaniques des stimulations magnétiques ou électriques).

Sous l’effet prolongé du stress, tout mes fusibles avaient sauté.

Je sais que c’est réparable désormais, tout du moins partiellement...

Je vais revenir ici toutes les semaines pendant plusieurs mois pour consolider les reconnexions jusqu’à ce que la plasticité de mon cerveau ait naturellement rétabli ces connexions.

Parfois, on doit aider la nature.

Il y aura aussi un travail de psychothérapie en parallèle, parce que parler est aussi nécessaire et important que réparer.

Peu importe le temps que cela prendra, je continue ma transmutation, mon retour vers moi.

Regardez autour de vous, tellement de gens sont sous anxiolytiques, anti-dépresseurs, neuroleptiques ou somnifères.

Depuis des années, avec des doses de plus en plus fortes parce qu’ils sont de plus en plus dépendants.

Il existe d’autres voies, d’autres possibilités et ce ne sont pas des trucs de gourous.

Je ne dis pas que cela fonctionne pour tout mais en tout cas, je sais aujourd’hui que c’est qu’il me fallait. Les mois à venir diront comment cela va se consolider, cela peut être long mais au moins je ne serai pas accro à des drogues sur ordonnance qui m’embrumeraient d’une autre façon le cerveau.

Je ne suis pas plus courageuse que d’autres qui se soignent pour d’autres raisons.

On a tendance à considérer que les troubles cérébraux sont le fait des faibles, de ceux qui baissent les bras ou ont tendance à se regarder le nombril d’un peu trop près.

La psychiatrie a depuis longtemps culpabilisé ceux qui lâchent et les a infantilisés.

Le recours aux psychotropes sans discernement est devenu la norme.

Le discours psychiatrique est empreint de psychanalyse qui n’a absolument rien de scientifique et qui donne tout pouvoir interprétatif aux thérapeutes sur nos maux.

Le regard général en reste amplement marqué, (qui n’a pas dit à un proche "bouge toi le cul" alors qu’il ne le pouvait pas (et j’en fais aussi mon méa culpa)), on se sent malade, impuissant, et en plus coupable de ne plus avoir la moindre étincelle d’énergie, de se sentir se dégrader.

La psychiatrie dominante a trop longtemps négligé le fait que le cerveau est aussi un organe qui peut subir des lésions.

La science avance et les découvertes et avancées en neurosciences évoluent tous les jours.

On comprend de mieux en mieux grâce à l’imagerie médicale ce qu’il se passe dans les circonvolutions des hémisphères de nos cerveaux, les liens si intimes entre électricité et hormones qui font toute la marche de l’entier de notre métabolisme, de nos émotions, de nos envies et de nos désirs.

Ce n’est pas de la magie.

C’est nous.

Voilà.

Aujourd’hui je sors.

Je commence par me mettre quelques jours au vert parce que putain, qu’est-ce que j’ai envie d'espace, de sortir marcher et respirer !

Mon énergie est revenue en partie, mon esprit est clair (en partie aussi).

Dans deux semaines je reviens continuer tout ça.

Je n’ai pas parlé de ceux avec qui j’ai traversé tout ça, mes compagnons de galère.

Une autre expérience et des nouveaux liens.

Des gens comme vous et moi, à qui la vie en a trop demandé.

Nous nous sommes épaulé, nous avons ri, nous avons parlé, nous avons respecté les silences aussi.

Attentifs les uns aux autres.

Dehors, je vais garder au creux de moi ces jolis bouts du dedans.

Poil aux gens !





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